Dans quelques mois, la section judo s’installera dans un Dojo flambant neuf et doté d’installations qui vont favoriser la pratique. Un beau cadeau pour fêter 40 ans d’une association qui compte 170 adhérents.
Les plus anciens racontent facilement les débuts du club de Judo dans l’ancienne salle des fêtes. Ils se souviennent notamment des tatamis qu’il fallait installer et ranger à chaque cours et du pseudo vestiaire derrière le bar ! Ainsi que, bien sûr, d’Eric Le Bot – le premier prof, et de José Cardin, professeur, entraîneur et éducateur hors pair pendant 27 ans.
Depuis 2015, Christophe Larrouy a pris le relais. Avec le grade de ceinture noire 3e dan, il a le savoir voulu, mais sa profession d’éducateur spécialisé est un atout formidable pour accompagner les pratiquants de 4 à 70 ans. Il perpétue le projet de départ avec trois mantras : développement physique, valeurs morales et ambiance familiale.
La notion de famille doit être comprise à double titre. Il s’agit évidemment de la vie du club, mais d’abord pour la filiation et l’implication de sa propre famille. « Le judo, c’est un art de vie qui m’a été inculqué par mon père ». Son papa qui l’aide pour les cours des petits. Il embarque également dans l’aventure Stéphanie, son épouse, et ses deux enfants.
Stéphanie, qui pratique depuis 1988, gère notamment les inscriptions des adhérents. Inès et Antony, au-delà de leurs exploits en compétition (Inès vice-championne de France en 2023), s’essaient avec bonheur à épauler papa en cours. Le début d’une nouvelle transmission et c’est l’un des carburants de Christophe. « Ce que j’ai reçu, je veux le donner à tous » dit l’intéressé.
Le judo, c’est de l’éducation
Commençons par les petits. L’école de judo est ouverte de 4 à 6 ans. Rassurez-vous : il n’y pas de combat au programme. Il s’agit d’abord de favoriser en jouant le développement physique et la socialisation. Se déplacer en avant, en arrière, latéralement, tomber, écouter le professeur, faire silence.
A partir de mini poussin et poussin, à 7-10 ans, découverte des bases techniques, recherche de confiance, premiers corps à corps, respect du copain, … Et déjà les 1ères ceintures de couleur (blanc, blanc jaune puis jaune) qui correspondent à des gestes et mouvements précis et acquis.
Et puisque le club est aussi une « famille », donnons la parole à Pierre Hugo, un enfant du dojo. « Ce sont mes parents qui m’ont inscrit dès l’âge de 6 ans dans le but de canaliser mon hyper activité. Que je me défoule là plutôt qu’à l’école ! ». Il s’y accroche.
Il faut voir la bienveillance de Christophe à l’égard des enfants pour comprendre. Mais il leur apprend aussi le respect, la discipline pour rentrer et sortir du tatami. Aujourd’hui Pierre-Hugo, 16 ans et ceinture noire, en est imprégné et met en avant le code moral.
En benjamin, les choses sérieuses commencent ! D’ailleurs tous ne continuent pas à l’entrée dans cette catégorie. C’est le temps des apprentissages renforcés, de rythmes plus soutenus et de la recherche de la bonne agressivité. Les combats durent 2 minutes. Celles et ceux qui le choisissent, peuvent s’inscrire aux premières compétitions officielles et, si tout va bien, participer aux tournois départementaux et régionaux.
Un cours est dédié aux compétiteurs minimes, cadets et seniors. Au-delà des acquisitions techniques, la préparation physique et mentale est accentuée. Endurance, musculation, motivation deviennent des sésames.
Compétition ou loisir ?
Le jeudi soir, c’est judo loisir pour les grands. Ce cours intéresse notamment les parents des graines de champion. Il s’agit de cultiver sa condition physique, de parfaire sa technique, de faire des randoris d’entraînement. Bref: conjuguer sport et plaisir.
Ne pas oublier non plus le Taïso. Traduction française : faire bouger son corps. Ni combat, ni judogi, mais des exercices physiques, des étirements, de la relaxation, … dans la bonne humeur. Enfin, pour être exhaustif, mentionnons le cours de « judo sport adapté » pour une dizaine de pensionnaires de l’Adapei. Un moment de plaisir pour eux et Christophe, totalement complice.
La compétition est donc ouverte à celles et ceux qui le souhaitent. Une manière de se jauger, de se confronter à la réalité des autres, de se fixer des objectifs à atteindre, de développer l’intelligence des situations et de recueillir la récompense des efforts de l’entraînement. Un temps fort également de la vie du club (de la famille), un moment où ce sport individuel se transforme en vie d’équipe pour encourager les copains, contribuer à un objectif collectif.
Christophe « se doit d’être avec eux », pour accompagner la victoire, relativiser en cas de défaite et remotiver pour l’entraînement. Illustration avec le témoignage de Pierre Hugo qui a participé au championnat de France cadet : « Mes objectifs ? Gagner des tournois, performer, représenter le club, ne pas décevoir le coach. Je ne suis pas le meilleur, mais je travaille dur pour avoir de bons résultats ».
Les grands aident les petits
Si de plus en plus de Sauvagnonnais ont leur petite notoriété dans le monde du judo, comment motiver tous les pratiquants ? Comment encourager plus le comportement que les résultats sportifs ? C’est tout l’objet du challenge annuel. Persévérance, assiduité, gentillesse, progression, plus beau combat, …, autant de critères qui vont se traduire en points et récompenser filles et garçons.
Le verdict tombe lors de la cérémonie de fin de saison, devant le public constitué de parents et amis. C’est l’occasion, aussi, d’une démonstration pour toutes les catégories, sans oublier la remise des ceintures noires du club, l’apéro et un repas partagé. Autant de preuves de l’intense vie du club.
Christophe Larrouy est sans doute l’âme de ce club, mais outre Stéphanie, Antony, Inès déjà cités, Laetitia la trésorière et Laurent le Président, tous ceintures noires, constituent le noyau de l’équipe dirigeante dûment enregistrée à la Fédération Française de Judo. Mais quand il faudra organiser le tournoi d’automne (19 & 20 octobre 2024), c’est plus de 60 personnes qui se mobiliseront. Qui pour tenir le bar, faire les grillades, qui pour arbitrer ou tenir les tables de marque…, Une occasion d’intégrer les jeunes ados, de leur confier des missions indispensables à la réussite de l’organisation.
Car, comme le rappelle Pierre-Hugo : « ici, les grands aident les petits ».
Un Dojo livré début 2025
La construction du nouveau dojo s’inscrit dans le cadre de différentes réalisations sur la plaine des sports (aire de jeux, piste de course à pied…). Une livraison des installations est attendue pour le début de l’année prochaine. D’une superficie supérieure à 700 m2, le dojo sera équipé de sanitaires, de salles de réunion et de rangements et d’un espace d’accueil.
Le coût global de l’opération s’élève à 1,8 M€ hors taxes. Différentes subventions ont été obtenues, au titre de la dotation d’équipement des territoires ruraux et aussi du Conseil départemental dans le cadre de Terre de Jeux.