Le bois : un bien public qui a plusieurs vocations

« À Sauvagnon, nous avons la chance de disposer d’un patrimoine naturel remarquable transmis depuis des générations ». Le propos est d’Hervé Hustet, maire-adjoint en charge notamment des espaces naturels. Les enjeux autour du bois communal, dont la gestion est confiée à l’Office National des Forêts (ONF), sont réels, comme on va le voir. Il faut savoir que celui-ci couvre 103 hectares divisés en 14 parcelles de plateaux, vallons, ruisseaux et zones humides.

Le chêne pédonculé est encore la principale essence. Mais pas adapté au réchauffement climatique, il est naturellement remplacé par le chêne sessile. Et quelques châtaigniers également. « Nous avons un devoir de transmettre ce patrimoine aux générations futures dans le meilleur état possible » poursuit Hervé. « C’est la motivation forte de notre partenariat avec les spécialistes de l’ONF ». L’autre objectif est de concilier deux vocations : l’exploitation de la ressource forestière, et l’accueil du public.

Sur le premier point, Brice Lamare, technicien ONF, explique son travail basé sur le plan pluri annuel (2014-2033) d’aménagement forestier : « l’exploitation a pour but de valoriser ce qui peut l’être au fur et à mesure du long cycle des arbres, ne serait-ce que pour couvrir les frais directs d’entretien (environ 4 000 € / an).

 Deux catégories de « récoltes » sont planifiées chaque année : les coupes d’amélioration et celles, beaucoup moins fréquentes, de régénération. L’amélioration ou l’éclaircie pratiquée tous les 8-10 ans, permet de diminuer la densité en enlevant les arbres branchus pour garder les plus jolis, droits et vigoureux. La régénération est la dernière coupe effectuée sur la parcelle (3 ha en 20 ans), celle des arbres mûrs. Le but : apporter de la lumière au sol et favoriser la germination et la croissance d’un nouveau cycle ».

OUVERT AUX PROMENEURS ET AUX SPORTIFS

Le bois est valorisé principalement par l’affouage. C’est-à dire la vente à prix très modique aux villageois intéressés (environ 50 lots de 10 stères/an tirés au sort après inscription en mairie). Mais il y a une condition : le travail d’abattage, découpe et de transport doit être réalisé par les particuliers. Les plus gros arbres, sauf leur houppier, sont réservés aux professionnels pour des raisons de sécurité, et pour en tirer environ 50 % de bois d’œuvre.

Les chantiers se font dans le respect de consignes strictes et notamment du milieu naturel par les tracteurs, véhicules et remorques. Pour un ilot de 20 m de large, seule une bande de 4 m est accessible aux véhicules. Il s’agit d’éviter de tasser le sol et de préserver les jeunes pousses sur 80 % de la surface.

La vocation « loisir » du bois et de ses kilomètres de sentiers balisés est plus connue (un plan est disponible sur https://www.sauvagnon.fr/decouvrir-sauvagnon/notre-foret/). Ilot de fraicheur l’été, il est largement parcouru toute l’année. Promeneurs, coureurs, vététistes en prennent possession, à tel point que les chasseurs n’osent plus guère s’y aventurer !

L’Oppidum, avec vue de carte postale sur le village, est un lieu de pique-nique prisé. Le site est idéal pour les parcours d’orientation. La fédération de la discipline et le club de Lescar proposent un parcours d’initiation (voir sur Cool64). Le bois est également le théâtre d’événements sportifs, comme le trail du printemps, ou de l’entraînement des régiments militaires voisins. L’école en fait aussi un support pédagogique, et suit de près la gestion d’une parcelle

Enfin, l’ONF est aussi là pour guetter les incivilités. Entre autres, les motos y sont interdites, comme les dépôts d’ordures, et la cueillette des champignons limitée aux besoins raisonnables. Le bois n’est donc pas un musée, il vit et se régénère.